Bussy-saint-Georges

Bien que ville nouvelle, Bussy-Saint-Georges n’en a pas moins une histoire et un patrimoine riche de plusieurs siècles. Dans le vieux village, on compte par exemple pas moins de 17 cours et plusieurs dizaines de puits !

 

 

À voir également

La ferme du Génitoy

image-genitoyLa ferme du Génitoy est un “lieu mentionné dans les titres aussi anciens que ceux qui parlent de Bussy” (Louis Michelin 1843) Son nom, genesterium en latin ou genestay en français, donnera génitoire ou génitoy, à cause des genêts qui poussaient en abondance en cet endroit. La ferme du Génitoy fut autrefois un fief important pourvu d’un château. Les premiers seigneurs en étaient les chevaliers de “Génestay miles” :

En 1246, on trouve un Aubert, chevalier de Génestay, puis son fils Jean, Chevalier du Génestay.
En 1393, Jean Matelin, écuyer habitant Lagny est seigneur du Génitoy.

Au XVIe siècle apparaissent comme seigneurs du Génitoy :

En 1518, Philippe Levrainville, écuyer
Sébastien le Rouillé, trésorier et garde des chartes, apparenté aux abbés de Lagny
Christophe de Thou, président du Parlement de Paris (son fils Jacques de Thou fut le célèbre historien d’Henri IV et eut la charge de grand maître de la bibliothèque du Roi, après la mort de Jacques Amyot)
Guillaume de Bordeaux, écuyer payeur des gages de la cour des comptes, deviendra seigneur du Génitoy et des Bouilleaux.
Au XVIIe siècle, la famille Sanguin de Livry possédera le Génitoy : Louis (1648 – 1723) en sera le premier marquis puis son fils Louis (qui sera baptisé par Bossuet le 5 avril 1679 et dont Louis XIV et Marie-Thérèse seront parrain et marraine), ensuite Paul (1709 – 1758) et enfin son frère Hippolyte-François, né en 1715, qui possédera encore le domaine à la Révolution.

En 1672, Mme de Montespan aurait accouché dans le château du Génitoy d’un bâtard royal : Louis-César de Bourbon, comte de Vexin, fils de Louis XIV.

Au XIXe siècle, le Génitoy est acheté par Fouché, duc d’Otrante, puis par James de Rothschild. C’était alors une grosse ferme briarde, rapportant de bons revenus, affermée à de grands exploitants, tels les Ganneron père et fils, éleveurs de mérinos. Actuellement, une grosse bâtisse en ruine, entourée de fossés autrefois alimentés par la source de la Butte de Vaux, est tout ce qui reste du château qu’un petit pont de pierres relie à la ferme comprenant plusieurs corps de bâtiments disposés en enceinte fermée. Un pigeonnier sur le porche d’entrée donne encore au Génitoy son cachet esthétique.

Aujourd’hui, un grand projet de restauration de cette ferme est en cours. Le Génitoy sera bientôt transformé en une vaste résidence hôtelière de haut standing.

 

Le lavoir

Le lavoir municipal de Bussy, situé Chemin du moulin (aujourd’hui Rue du lavoir), date du XIXème siècle. Avant le numérotage des rues et des allées, le village est seulement partagé en deux moitiés : “le bout du haut”, du centre du village jusqu’au bas de la Rue de Ferrières, soit en allant vers Ferrières et “le bout du bas” du centre du village jusqu’à Bussy Saint-Martin.
Quand la municipalité décide d’aménager un lavoir sur le Chemin du moulin, il en existe déjà un, fort ancien, le lavoir de Cessoy, dans le bas de la rue de Ferrières. Or Bussy étant bâti sur une butte, la rue qui le parcourt est nécessairement pentue. Et, d’un bout du village à l’autre, la distance est grande. Cela rend très difficile l’accès au lavoir de Cessoy pour les femmes qui demeurent dans “le bout du bas” quand elles doivent s’y rendre avec leurs brouettes lourdement chargées de linge mouillé.

Le 12 juillet 1856, le conseil municipal décide de procéder à un échange de terres avec les propriétaires de Guermantes et le projet est adopté le 6 décembre 1861. La commune obtient divers terrains dont un sis dans le Vieux Parc et qui l’intéresse particulièrement car il y a là un lavoir que la commune se propose de couvrir. C’est chose faite en juillet 1862. Ainsi « le bout du bas » a son lavoir, comme le « bout du haut ».

Textes de Marie-Claude Phan, historienne et auteur des Gens du Village (1791-1990)